Pour me rencontrer

Avant tout, je tiens à vous assurer que trouver un ami est bel et bien mon plus cher désir.

Peu importe l'âge, la taille, le poids, la pilosité corporelle, l'ethnie, la taille de pénis, etc., si vous votre sentiment (d'amitié avec un petit plus) envers moi est sincère, je serai très heureux d'avoir enfin trouvé un ami.

Toutefois, je dois avouer qu'ayant déjà un homme plus âgé dans ma vie, je préfèrerais que mon nouvel ami soit plus jeune que moi. Je préfèrerais aussi qu'il soit non fumeur. Je peux tolérer le cannabis et la consommation de boisson alcoolisée si l'on respecte mon choix de ne pas consommer ni l'un ni l'autre.

Et en parlant de respect, si nous en venons à cela, il faudra aussi respecter mon choix de ne pas recevoir de sperme dans la bouche ou sur le visage. Pour moi, ne pas être certain que mon partenaire va respecter cette limite est un gros « turn off » qui me cause de l'anxiété.

Avant-propos

Je vois dans les films et les séries des gens qui se rencontrent dans des bars, dans un parc, à l'épicerie, au travail, sur la rue, etc. Cela semble si facile.

Que cette rencontre ait lieu après quelques échanges de messages électroniques ou non, les gens semblent prêts à rencontrer n'importe qui sans certitudes ni aucune préparation préalable.

Enfin, ce n'est pas toujours aussi simple, mais cela semble bien plus facile pour eux que ça ne l'est pour moi. Je suppose que c'est normal, puisqu'il s'agit d'acteurs qui jouent un rôle. Mais bref, pour moi rencontrer une nouvelle personne, ce n’est ni simple ni facile. Et il y a deux principales raisons à cela.

Premièrement, c'est la faute de ma mère. Une affirmation que les psychologues entendent relativement souvent. Et lorsque le patient n'en parle pas de lui-même, c'est le psy qui aborde la question. Je ne vais pas évoquer ici tous les petits détails sordides de ma relation avec ma mère. Mais sa peur constante de qu'on lui prenne son enfant et sa paranoïa généralisée ont fait de moi une personne socialement inapte en m'interdisant toute relation amicale durant l'enfance et l'adolescence, comme j'en parle sur mon blogue. Son interdiction d'utiliser le téléphone est selon moi la raison pourquoi même aujourd'hui j'ai beaucoup de mal à téléphoner une personne inconnue. Même pour faire le 911 j'aurais du mal.

Deuxièmement, je suis comme un chat échaudé qui craint l'eau froide. En excluant (ou pas) mon chum, je peux compter sur les doigts d'une seule main les personnes que j'ai osé rencontrer depuis que je suis adulte. Et ma première expérience (plus de 10 ans après la rencontre de mon chum) s'est très mal terminée. Enfin, de mon point de vue.

À l'automne 2013, un gars a commencé à me parler sur une application. Peu après, il disait que j'étais son ami. Nous avons discuté comme ça pas mal tout l'hiver. Et au printemps, le moment d'une rencontre en personne est enfin arrivé. On s'est vus dans un café. Tout semblait bien aller. Et en revenant chez-moi je me sentais un peu comme dans le film d'Amélie Poulain lorsqu'elle semble être comme en paix avec l'univers. Un grand bonheur donc. Mais ce fut de courte durée. Quelques heures plus tard, le gars me dit dans un message qu'il ne veut plus jamais me revoir et que c'est pour mon bien, car autrement il me ferait du mal. J'ai mis environ 5 ans avant de rencontrer un autre gars et si cela n'a pas été aussi dramatique, ça n'a rien donné non plus.

Les gens diront : « Un de perdu, dix de retrouvés. » Un dicton populaire qui ne fonctionne pas ici puisque ces deux gars que je mentionne ci-haut ne sont jamais devenus des amis. Alors je ne les ai pas perdus. Je comprends toutefois que ce dicton sert à démontrer qu'il faut persévérer, qu'il faut continuer à effectuer des rencontres.

Mais malheureusement, moi je n'aime pas perdre du temps à me préparer et me rendre à un rendez-vous où je vais me faire jeter par une personne qui s'attend à pratiquement tomber en amour au premier regard. Ça ne fonctionne que très rarement ainsi. On ne devient pas amis si l'on n'est pas prêt à accorder une deuxième (et troisième) chance à une relation en devenir. Autrement, mon chum et moi, nous n'aurions jamais vécu plus de 20 ans ensemble.

Premier rendez-vous

« Chez-moi ou chez-toi ? »

Une question classique lors d'une rencontre dans un bar. En ce qui me concerne, ça ne peut pas être chez moi. Je ne vais pas énumérer toutes mes petites raisons, mais en gros je crois que l'appartement que je partage avec mon chum n'est pas très approprié, du moins pour une première rencontre.

Désolé si cela vous choque, mais me faire sortir de chez moi afin de vous rencontrer pour la toute première fois n'est une chose facile. Je crois que j'ai en quelque sorte besoin d'être courtisé un peu. Mon futur ami devra peut-être me parler de ses intentions, par exemple.

De plus, je dois avouer que je risque d'être réticent à rencontrer directement au domicile de mon futur ami la toute première fois. Un lieu public me semble plus approprié. Mais pas nécessairement dans un café. Un coin de rue peut peut-être faire l'affaire.

Je dois aussi préciser que je ne possède pas de voiture. Se déplacer à pied ou en transport collectif, ça prend du temps. Surtout lorsqu'il s'agit de se rendre à Longueuil ou à Laval. Et si je ne connais pas déjà la région (je connais assez peu Laval) je serai plus réticent.

On peut me faciliter les choses en me rencontrant à mi-chemin. Ce serait aussi une occasion de pouvoir discuter un peu lors du trajet. Et là je parle de transport collectif. Je ne vais pas monter dans la voiture d'un inconnu. De toute façon, j'ai la nausée en voiture, même assis à l'avant. Imaginer donc qu'il m'arrive d'avoir aussi la nausée en autobus, alors je reste debout.

Dans leur profil sur les applications de rencontre, les gars vont souvent écrire qu'ils veulent une rencontre « now » ou maintenant. Moi j'ai beaucoup de mal à comprendre ce comportement. Je ne suis pas un scout. Je ne suis pas toujours prêt. Ma présence sur ces applications ne signifie pas que je viens de passer sous la douche et de me préparer un sac à dos comme un « baise en ville ». Me préparer à une rencontre le soir même pourrait me prendre quelques heures et une fois prêt je ne suis pas encore rendu sur le lieu de rencontre.

Alors, si l'on souhaite me rencontrer quelque part pas trop loin de chez moi entre 20 et 21 heures, il faut m'en parler entre 17 et 18 heures. En fait, deux heures pour me préparer et me rendre sur place, ça me semble un peu juste, surtout si je dois attendre l'autobus pendant 15 minutes.

Enfin, ça, c'est pour une rencontre un vendredi soir. Se rencontrer dans la journée de samedi pourrait me donner plus de temps et je me sentirais un peu moins stressé. Il faudra tout de même avoir déterminé le lieu et l'heure en avant midi pour une rencontre en après-midi. À noter aussi que le transport collectif est plus lent la fin de semaine.

Dernier point, communiquer avec moi afin de planifier une rencontre des jours à l'avance pourrait avoir l'effet inverse de celui recherché. En effet, comme je ne vis pas seul, je ne peux pas savoir d'avance que mon chum voudra faire dans 3  jours, par exemple. De plus, ne sachant pas si je vais être capable d'honorer mon engagement, je me sentirai bien plus stressé jusqu'au jour J et même je risque d'avoir du mal à dormir la veille. Et pour moi, il n'y a rien de pire que de cogner des clous toute la journée parce que j'ai mal dormi. Non, je ne consomme pas de café.

Et ensuite

Au fil de nos différentes rencontres, le stress lié à celles-ci va peu à peu disparaitre et un jour, une fois que je serais certain que je peux avoir confiance, il suffira de m'envoyer un petit message en début de soirée pour que je me retrouve chez mon nouvel ami quelques heures plus tard. Enfin, si je n'ai rien de prévu, ce qui est généralement le cas.